Les violences conjugales revêtent plusieurs formes (verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, économiques, etc.) et constituent une véritable problématique de santé publique : 270 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint sur une année, 8 sur 10 déclarent avoir été également soumises à des atteintes psychologiques et/ou des agressions verbales. Chaque année, la France dénombre 125 victimes de mort violente au sein du couple. Les violences conjugales touchent tous les âges, tous les milieux sociaux, tous les territoires.
Le phénomène #metoo a permis une certaine libération de la parole des victimes. Toutefois cette parole doit pouvoir être entendue par des professionnels spécifiquement formés à recevoir et comprendre les mots, les réactions et les comportements des victimes. En effet, les professionnels de santé sont en première ligne puisque 30% des victimes leur confient les violences subies, alors que seules 19% se rendnt à la police ou à la gendarmerie et 18% aux services sociaux. Ils ont donc un rôle essentiel à jouer pour faciliter le repérage et la prise en charge des victimes. Que la personne victime soit une femme ou un homme, la prise en charge doit être de qualité et adaptée, chaque étape comportant des enjeux déterminants : l’accueil, l’examen clinique, l’accompagnement psychologique immédiat et à plus long terme, l’information, les orientations et les évaluations régulières sur l’évolution de la situation. Ce type de prise en charge est notamment mis en exergue par la HAS, qui a diffusé en juin 2019 des recommandations de bonnes pratiques sur le repérage des femmes victimes de violences au sein du couple et par la loi du 30/07/2020 qui offre une nouvelle possibilité de levée du secret professionnel. Leurs mises en œuvre nécessitent une meilleure formation des professionnels de santé à repérer, prendre en charge et orienter ces victimes et, le cas échéant, les autres membres du foyer et notamment les enfants.
Ainsi cette action de formation permettra de développer les connaissances et compétences des professionnels de santé nécessaires au repérage, à l’accueil et à la prise en charge des victimes de violences conjugales.
VIOLENCES CONJUGALES REPERER POUR MIEUX AGIR
Objectifs pédagogiques
A l’issue de la formation le stagiaire sera capable de :
- Identifier les différentes formes de violences, le cycle de la violence, l’emprise et le psycho traumatisme
- Comprendre et identifier les conséquences des violences sur les victimes et leurs enfants
- Adopter une posture soignante appropriée à la démarche de repérage systématique et d’accompagnement des victimes
- Accompagner la victime tout au long de son parcours judiciaire
- Structurer la prise en charge soignante et pluridisciplinaire des victimes de violence, rédiger un signalement au procureur et une attestation clinique professionnelle.
Points forts du programme
- Formatrice experte dans la prise en charge des victimes
- Nombreuses vidéos permettant une meilleure compréhension des violences intra-familiale, fiches mémos et arbres décisionnels
- Partage d’expériences et analyse de multiples cas cliniques
- Ateliers rédactionnels signalement au Procureur de La République et attestation clinique
- Une attestation de formation sera délivrée en fin de formation
PROGRAMME DÉVELOPPÉ
1ère Journée de formation
- Accueil - Présentation et attentes
- Données chiffrées
- Différentes formes de violence et cycle des violences
- Définition emprise et psycho-traumatisme
- Conséquences sur la santé des victimes et leurs enfants (physiques, psychologiques et somatiques)
- Repérage :
- posture soignante,
- systématisation du questionnement (formes de violences et cycle de la violence) et recherche du phénomène d’emprise,
- évaluation du danger pour la victime et ses enfants
- Cadre juridique : mesures de protection des victimes, sanctions des auteurs de violence
- Le secret professionnel
- Déroulement d’une plainte et parcours judiciaire
2ème Journée de formation
- Acteurs et dispositifs de prise en charge territoriaux
- Prise en charge d’une victime :
- Entretien clinique
- Violentomètre, grille d’évaluation du danger
- Information de la victime sur ses droits à chaque étape de son parcours
- Signalement au Procureur - attestation professionnelle ou de certificat médical
- Organisation de la pec et orientation de la victime
- Traçabilité des entretiens de suivis et documents rédigés
- Mises en situations pour asseoir sa posture soignante
- Post-tests et questionnaire de satisfaction
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
La formation est organisée afin d’être dispensée en présentielle, en alternant les méthodes recommandées par la HAS, à savoir :- La méthode affirmative/expositive afin de transmettre les connaissances théoriques nécessaires à l’acquisition des savoir essentiels ou de préciser des notions vues au travers d’autres méthodes,
- La méthode affirmative/démonstrative afin d’acquérir un savoir-faire notamment autour de l'utilisation du violentomètre et de l'évaluation du danger,
- La méthode interrogative dans le but de rendre les apprenants acteurs de leur formation et de leur évolution en compétence, en exposant, au travers des questionnements du formateur, leurs habitudes professionnelles, ainsi de leurs connaissances ou compétences déjà acquises lors de formations précédentes et ainsi les partager au groupe,
- La méthode active afin de rendre les apprenants acteurs de leurs formations, mais aussi de leur permettre d'asseoir leur posture soignante lors des entretiens cliniques avec une victime de violences conjugales et s'approprier la rédaction des documents officiels (attestation clinique et signalement au Procureur de la République).
MÉTHODES D'ÉVALUATION
- Pré-test : évaluation des connaissances
- Post-test : évaluation des acquis de la formation
- Évaluation à chaud : satisfaction du stagiaire de la session de formation
- Évaluation à distance : auto-évaluation du stagiaire sur son niveau d'acquisition
PROFIL DES FORMATEURS
- Médecin généraliste engagée dans les violences intra familiales depuis plus de 5 ans
NOMBRE MAXIMUM
20